Hier “femme du péché”, aujourd’hui “femme courage”… 

Voilà comment nous pourrions “tailler” l’histoire des mères célibataires en deux temps trois mouvements, sans nous retourner sur les détails. Et pourtant ils sont édifiants… cela vous intéresse ? alors restez un moment !

Je vous propose ici le 1er des 4 volets consacrés à ces femmes “martyres” (elles le valent bien ?) afin de retenir l’essentiel et le plus marquant !

Mère célibataire au moyen-âge, un statut à fuir…

De l’histoire des femmes et plus précisément de celle des mères célibataires, vous lirez ici à quel point elles ont souffert. Au moyen-âge (5ème- 15ème siècle), l’Église est toute puissante. Dogmatique, elle édicte ses lois et soumet le peuple, appuyée par le pouvoir royal qui est toujours son allié.

Durant cette très longue période, se marier représente le permis divin de… procréer. La religion imprègne tellement la société que les femmes “engrossées” hors mariage signent littéralement leur mort, sociale ou réelle. 

Mises au ban de la société, leur propres familles souvent les lâchent aussi. Un statut de mère sans mari est par conséquent très lourd à porter, c’est un euphémisme !

Au péril de leur vie.

Pour échapper au déshonneur et à l’opprobre, elles prennent tout d’abord, au péril de leur vie, le risque d’un avortement non maitrisé. Il est pratiqué sans hygiène, par elles-mêmes ou par un tiers  lorsqu’un pécule le permet. 

Elles vivent aussi des drames que nous ne pouvons imaginer : combien d’abandons ou d’infanticides ont eu lieu en ces temps reculés, nous ne pouvons pas le savoir précisément bien sûr, et seulement l’imaginer… 

Sanctions et châtiments

L’avortement est fréquent, c’est la seule solution pour éviter le drame d’une grossesse sans père. Toléré au moyen-âge, il est à la fin de cette période considéré comme un crime et condamné. 

Les fausses-couches en font partie, la définition de l’époque précisant que “L’avortement n’est rien d’autre que la sortie de l’embryon ou du fœtus avant le temps que la nature avait décidé pour lui.” 

La personne qui le pratique et produit le résultat espéré fait l’objet d’une excommunication. Elle est exclue de la communauté chrétienne, ce qui est très grave pour l’époque.

Par ailleurs et comme si cela ne suffisait pas, les femmes reconnues coupables d’infanticide s’exposent à un ignoble châtiment : elles sont enterrées vivantes ou brûlées vives. 

Replaçons-nous dans le contexte : sont-elles criminelles ou victimes à une époque où des hommes peu scrupuleux sont presque encouragés à abuser d’elles ? ces jeunes filles ou femmes, issues le plus souvent de milieux pauvres, pratiquant de “petits métiers”, n’ont aucun pouvoir, aucun recours … qu’aurions-nous fait à leur place ? vaste débat !

Ces hommes par ailleurs, ces “géniteurs”, quels risques courent-ils ? Aucun ou presque, il faut attendre des siècles pour qu’ils soient réellement inquiétés.

Du positif dans toute cette Histoire ?

Enfin, soulignons que l’Église, c’est un paradoxe, se montrera toutefois “soucieuse” d’éviter les dérives… Elle finit par légitimer l’abandon des enfants du péché devant sa porte dès le début du moyen-âge. Se donne-t-elle bonne conscience ? Là aussi, on peut se le demander.

Cet article est loin de donner tous les détails, et s’il vous a intéressé, c’est grâce aux sources et aux auteurs que j’ai consultés. Voici des liens pour continuer d’explorer !

L’avortement au moyen-âge

Au sujet des enfants abandonnés – point de vue historique

L’histoire de l’avortement