Article mis à jour le 29.04.22
A quand plus de considération ?
Être accueillie telle que je suis, avec mes spécificités, est-ce trop demander ? moi maman solo dans la société française du 21ème siècle, n’ai peut-être pas le droit de me plaindre vu ce que mes “ancêtres” ont connu ?
Mes horaires d’un autre monde et mon budget millimétré suscitent bien la compassion, mais quid des solutions concrètes qui pourraient réellement m’aider ? car je ne suis ni l’ex de Brad Pitt avec sa pension alimentaire à 5 chiffres, ni Samantha, sorcière bien aimée aux pouvoirs illimités.
Cet employeur désengagé quant à mon évolution, la fédération de basket réfractaire au tarif réduit pour la licence du petit, la banque et ses taux sans distinction de situation familiale. Que dire des rendez-vous parents-profs calés sur des horaires de retraités et j’en passe. Toutes ces personnes ou institutions avec lesquelles je suis engagée, contractuellement ou moralement, mettent des bâtons dans les roues de mon quotidien.
Je ne veux pas généraliser, certes. Certaines ont un employeur arrangeant, d’autres obtiennent un échange avec le prof principal en visio ou négocient un tarif réduit au musée de la figue ? Pas mal, mais pas courant ! pourrait-on généraliser, aller plus loin ?
Carte étudiante, carte demandeur d’emploi, carte jeune, carte senior, carte invalidité et même carte de presse … Alors, la carte “Solo 2 enfants” elle arrive quand ?
Je n’ai pas fait d’étude à ce sujet et je suis ironique (cynique ? ah) mais la plupart du temps, la complexité de ma situation échappe à mon interlocuteur. Il ou elle se contente d’une certaine sympathie mais ne me propose jamais souplesse ou geste commercial. La loi ne l’y oblige pas alors …
Et pourtant ! je gère et finance seule ce que certains parents assument tout juste à deux. Et même si les projets “maison”, “vacances”, “ski” et compagnie sont suspendus pour le moment, je fais aller !
Maman solo dans la société, seule tu continueras de te débrouiller !
Les gouvernements défilent et se ressemblent. Prendre en charge la précarité pour les mamans les plus fragiles est tout juste en place, alors légiférer si mon revenu est “suffisant” est loin d’être une priorité. Notons quand même une belle avancée en cours quant à la pension alimentaire impayée. Rendons à César .. pardon à Manu… ce qui lui est dû !
Est-ce à nous de plancher sur les solutions innovantes et de les défendre au plus haut niveau? devons-nous plutôt continuer de nous entraider discrètement et continuer de déculpabiliser nos politiques ?
Quoi que nous envisagions, c’est toute une société qui semble le penser : débrouillez-vous, ça va passer !
Citoyennes, communiquons !
Mon arme, c’est la communication. Si je n’exprime pas clairement mes difficultés, si je les minimise ou les dissimule, je m’expose à encore plus d’incompréhension.
D’abord, j’explique ce qui m’empêche de répondre totalement ou partiellement à une obligation. Puis je propose une alternative sinon la probabilité de ne jamais rien obtenir est de 100%…
Le prof principal a fini par me rappeler à 16h, pratique pour moi, correct pour lui. Un bon début.